« Assez joué », comme me disaient mes parents quand je m’éternisais devant la console. C’est que, à cet âge, les premiers jeux dits d’aventure venaient prendre des parts de marché à la castagne pure, et soudain on ne voyait plus le temps passer (il paraît d’ailleurs que certains continuent adulte, mais c’est un autre sujet, et je suis d’avis qu’il y a un temps pour tout).
Le roi ? J’ai nommé Sa seigneurie Zelda, déjà. La cartouche était d’ailleurs la seule de toutes les Nintendo à être dorée, et nous étions assez petits et cons pour croire qu’il pouvait s’agir d’or fin.
Et à l’âge adulte ça se passe comment ?
L’occident vous invite à changer tout ce que vous voulez, et ce le plus souvent possible. C’est qu’il ne faudrait pas réfréner l’envie de consommer. Changez de vêtements, changez de tête, changez de partenaire, changez de mobilier, de vaisselle, de ville et n’oubliez pas de changer de prénom et de sexe au passage. Il ne faudrait pas se priver, c’est remboursé par la collectivité.
Mais vous le savez si vous avez le courage de me suivre… le chemin de l’enfer est pavé de bonnes intentions, et je ne vous inviterai jamais assez à vous méfier de toutes les invitations à la liberté, surtout quand elle est gratuite. La liberté n’est jamais gratuite, bien au contraire, et surtout elle ne s’applique qu’à l’accessoire et jamais à l’essentiel.
Vous êtes libre de changer de tout…
… sauf de classe sociale
Car s’il y a un bien une chose que le système vous attribue de manière définitive, c’est
- le numéro de sécu,
- votre classe.
Et quand vous montrez quelques velléités d’en changer, il a tôt fait de vous rappeler où vous êtes né. Couchés, il n’y a rien à voir au-dessus.
Rien au dessus ? Vous êtes sûr ?
J’ai bien conscience que ce séminaire ne concernera pas tout le monde. Tout le monde ne ressent pas la curiosité de s’aventurer en terre inconnue. Mais croyez-moi sur parole : pour l’avoir fait, c’est probablement l’aventure la plus longue et la plus cruciale de votre existence.
Oubliez les régimes, le sport et le développement personnel sous toutes ses formes : c’est du pipi de chat eu égard à l’abnégation, à la bravoure et à la résilience que demande un changement de classe sociale.
Le changement de classe sociale c’est LE ressort narratif n°1
du roman aux séries tv en passant par le cinéma
Et ça ne peut cas être un hasard. De Martin Eden (Jack London) au Prince de Bel Air en passant par Le premier homme (Camus) et Nana (Zola), mais encore Bel-ami (Maupassant), Les Hauts de Hurlevent (Emily Brontë), Les Grandes Espérances & Oliver Twist (Charles Dickens), Jane Eyre (Charlotte Brontë) sans oublier Les Misérables (qui vous savez), l’aventure de l’ascension sociale constitue le ressort inusable des scénaristes qui savent sur quelle corde jouer pour activer nos désir les plus refoulés.
J’ose des chiffres, invérifiables car purement déclaratifs mais – selon moi – réalistes :
- 50% environ de la population se contente de ce qu’elle a
- 30% aimerait upgrader mais n’a ni méthode ni abnégation ni l’intelligence nécessaire
- 5-15% y parviennent (dans des proportions variables)
- 3-5% font du multi-trans-classes (i.e ils sautent plusieurs trains à la fois)
Qui d’autre qu’un ingénieur en mécanique + sociologue pour bricoler la machinerie de l’ascenseur social ?
Hein ?
Infos pratiques
- 30 Nov, Paris V, 10h-13h (adresse après l’inscription)
- 100% des client(e)s recevront l’enregistrement intégral au format audio, qu’ils soient venus en salle ou pas (merci de préciser dans la commande ou directement à Nono si vous faites ou non le déplacement)
- Possibilité de déjeuner sur place en bistronomie française, c’est bon, équilibré et pas vegan (préciser également en commentaire lors de la commande si vous souhaitez l’option déjeuner)
- Un contenu payant de tonton Stéphane, c’est (beaucoup) plus travaillé que ce que vous pouvez lire/voir/écouter gratuitement
- Tous tes téléchargements restent disponibles à vie dans votre espace mon compte, pour peu que vous en ayez crée un (ça prend 1 minute)
- Une facture avec TVA visible est disponible sur simple demande par email à notre cher Daniel Dellaconta
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